Lorsque la musique et l'humanité d'une grande dame se rencontrent.

 

Ce livre met en lumière, plus particulièrement, la période des années 1950 et 1960 à New York, où Pannonica de Koenigswarter (1913-1988) a joué un rôle central dans la scène du jazz. Surnommée affectueusement "Nica", la baronne née dans la prestigieuse famille Rothschild, a brisé les conventions de son éducation aristocratique pour suivre sa passion pour le jazz. Et pour Nica, qui dit jazz, dit artistes noirs-américains.

 

Il faut se replacer dans le contexte des années 50 et imaginer cette femme blanche s'afficher tête haute aux côtés de ces musiciens de jazz noirs-américains. Elles n'étaient pas nombreuses, « ils » non plus ! Mais Madame la baronne de Koenigswarter était une rebelle et elle n'hésitait pas à trimballer tout ce petit monde à bord de sa Bentley décapotable en plein centre de New York ! 

 

Audacieuse et excentrique, Nica a consacré sa vie à soutenir et à protéger ces musiciens devenant ainsi leur muse et leur bienfaitrice.

Depuis sa luxueuse suite à l'hôtel Stanhope de New York jusqu'à sa belle maison de Long Island, elle a offert aux musiciens, souvent désargentés, le gîte et le couvert, de l'affection et un soutien inestimable. Elle a connu tous les grands noms du jazz, et même jusqu'à leur dernier souffle, comme Charlie Parker qui a terminé sa vie chez elle ou encore celui qui partagea sa vie de 1973 à sa mort en 1982, le pianiste Thelonious Monk.

 

Cette générosité lui a valu de nombreuses compositions musicales telles que "Pannonica" (Thelonious Monk), "Blues for Nica" (Kenny Drew), Nica (Sonny Clark), Thelonica (TommyFlannagan)... 

 

Nica était également connue pour ses nombreux Polaroids, plus de 300 musiciens capturés dans leur intimité quotidienne. A chaque nouvelle séance, le plus souvent improvisée, elle posait au musicien la même question : « Si vous aviez trois vœux immédiatement exaucés, lesquels choisiriez-vous ? »

 

Elle a tout conservé, les photos et les réponses. Et voilà l'objet de cet ouvrage. Une merveille, bien plus qu'une simple collection de réponses, il dévoile les défis auxquels ces artistes étaient confrontés, notamment les problèmes de discrimination raciale comme lorsque Miles Davis, avec une sincérité bouleversante, répondit "devenir blanc", mais aussi de reconnaissance artistique, la légitimité du jazz étant souvent controversée à cette époque, et la stabilité financière comme le prouve la confession de Charlie Mingus : « je n'ai aucun voeu à formuler...AUCUN...enfin, à réfléchir, je ne refuserais pas un peu d'argent, un peu d'argent pour payer mes factures !...mais c'est tout, c'est absolument tout...j'ai changé » ! 

 

Les photographies de Polaroid et les réponses aux vœux des musiciens apportent une dimension émotionnelle et humaine à l'histoire du jazz que les amateurs et passionnés de jazz et d'histoire culturelle apprécieront à leur juste valeur, indéniablement précieuse.

 

Les Musiciens de jazz et leurs trois vœux – Édition augmentée

Propos recueillis et photographies de Pannonica de Koenigswarter

Préface de Nadine de Koenigswarter

Editions Buchet-Chastel

 

Sortie en librairie le 5 octobre 2023

Format 16 x 22 cm, 336 pages

Prix 44 €